Un an depuis la création du Corps de sécurisation portuaire au port d’Anvers : plus de contrôles, moins de personnes chargées de récupérer la drogue
Début mai, cela fait exactement un an que le Corps de sécurisation portuaire a été créé à la suite de la décision du gouvernement de renforcer la Police de la Navigation d’Anvers dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée liée à la drogue. Aujourd’hui, la Police Fédérale fait le bilan : les 70 nouveaux agents de sécurisation devant intégrer le Corps de sécurisation portuaire ont été recrutés et presque tous ont été formés. Le renforcement des patrouilles et contrôles, associé à d’autres mesures, a permis de faire diminuer le nombre d’arrestations liées à la drogue par la Police de la Navigation dans le port d’Anvers, passant de 150 sur l’ensemble de l’année 2023 à 19 au cours du premier trimestre 2024.
Cela fait exactement un an que le Corps de sécurisation portuaire de la Police de la Navigation d’Anvers a vu le jour. Afin d’assurer la présence accrue d’équipes policières sur le terrain, une cinquantaine d’agents de sécurisation avaient alors été temporairement mis à sa disposition. En parallèle, une campagne de recrutement de 70 nouveaux agents de sécurisation devant intégrer le Corps de sécurisation portuaire avait été lancée. Plus de 400 personnes se sont inscrites aux épreuves de sélection, 83 ont été retenues et 71 aspirants ont commencé l’an passé leur formation de six à sept mois. Par ailleurs, depuis le début de ce mois, 49 nouveaux agents de sécurisation ont effectivement rejoint la Police de la Navigation d’Anvers ; une vingtaine d’autres devront avoir terminé leur formation en mai ou en juin. Cette année, une dizaine de lauréats en plus entament leur formation pour travailler au sein du Corps de sécurisation portuaire.
Les agents de sécurisation de la Direction de la sécurisation (DAB) qui avaient temporairement assuré les missions du Corps de sécurisation portuaire sont retournés début de ce mois sur leur lieu de travail initial à Doel, où ils assurent la sécurisation de la centrale nucléaire, tâche qui avait été confiée cette dernière année à la Défense.
Plus de contrôles, moins d’arrestations liées à la drogue
La création du Corps de sécurisation portuaire s’inscrit dans la lutte contre la criminalité organisée liée à la drogue. La principale tâche concerne la sécurisation du port, notamment en mettant en place une présence visible sur le terrain, en effectuant des patrouilles guidées par l’information et en renforçant les contrôles. Il est également possible d’intervenir rapidement avec l’aide notamment des équipes d’intervention, pour arrêter des personnes chargées de récupérer la drogue, par exemple.
Depuis la création du Corps de sécurisation portuaire, le nombre de contrôles de sécurité n’a fait qu’augmenter dans le port. De début mai à fin décembre 2023, ce sont au total 2 573 personnes et 2 015 véhicules qui ont été contrôlés. Pour les quatre premiers mois de cette année, ces chiffres s’élèvent déjà à 2 724 individus et 2 142 véhicules. Les contrôles de sécurité, les patrouilles ciblées et la présence générale visible des équipes de police sur le terrain, combinés à d’autres mesures, ont eu un effet dissuasif sur les personnes chargées d’extraire la drogue du port, notamment. En 2023, la Police de la Navigation d’Anvers a procédé à 150 arrestations liées à la drogue. Durant le premier trimestre 2024, elle n’en totalisait que 19.
Il va de soi que la prudence reste de mise dans l’interprétation de ces chiffres, car les organisations criminelles ont prouvé plus d’une fois l’étendue de leur créativité. Durant le deuxième semestre de 2023, le nombre de personnes chargées d’extraire la drogue du port arrêtées par le Police de la Navigation a diminué. Il est vite apparu que les organisations criminelles avaient adapté en partie leurs méthodes de pénétration dans le port ; la Police de la Navigation a en effet d’avantage découvert régulièrement des conteneurs utilisés comme cheval de Troie, et moins d’intrusions par effraction dans le port. Maintenant que le nombre d’interceptions de ces Troyens se réduit elle aussi, il n’est pas à exclure que les organisations criminelles recourent à nouveau à une autre méthode. La Police Fédérale reste dès lors vigilante et suit la situation de très près, avec l’aide d’autres partenaires de sécurité et de la communauté portuaire.
Des renforts en vue à la Police de la Navigation d’Anvers
La création du Corps de sécurisation portuaire s’inscrit dans le cadre d’un ensemble plus large de mesures prises par le gouvernement dans la lutte contre la criminalité organisée liée à la drogue. La Police de la Navigation d’Anvers fera ainsi l’objet de renforts considérables : au total, 312 postes seront à pourvoir, répartis sur plusieurs fronts. Un service de recherche a ainsi été mis en place en mars 2024 pour offrir à moyen/long terme un appui à la Police Judiciaire Fédérale d’Anvers dans des missions de recherche spécifiques. De plus, une cellule spécialisée en matière de sécurisation maritime sera créée et de nouveaux recrutements viendront gonfler les effectifs des équipes d’intervention et des contrôles aux frontières. Au 1er mai, la Police de la Navigation d’Anvers comptait 184 membres du personnel (y compris les 49 agents de sécurisation qui l’ont rejointe, mais pas ceux qui sont toujours en formation).
Ce renforcement élargit également les opportunités de carrière : quiconque entre aujourd’hui à la Police de la Navigation d’Anvers peut y accomplir l’entièreté de sa carrière au sein d’une même unité, allant du grade d’agent de sécurisation à celui de commissaire divisionnaire, sur un terrain d’action spécialisé au cœur de la lutte contre la criminalité liée à la drogue.