Nouvelle circulaire pour développer et encadrer la fonctionnalité travail de quartier
Depuis la réforme des polices, l'objectif a toujours été de faire de l'inspecteur de quartier l'acteur central des corps de police locale. Visible, accessible, joignable et à l'écoute des habitants, son rôle est important pour évaluer les besoins et les attentes de la société. Au sein des services de police, le concept de travail de quartier n'a toutefois jamais été suffisamment formalisé. C'est pour cette raison que la ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden, et le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, adressent une circulaire aux zones de police locale. Cette circulaire vise à insister sur l'importance du travail de quartier et de l'inspecteur de quartier, dont le rôle et la fonction sont développés plus avant et encadrés.
L'inspecteur de quartier est la pierre angulaire du travail policier et il remplit dès lors un rôle fondamental dans le fonctionnement des zones de police locale. Le constat actuel est que la capacité des inspecteurs de quartier est bien trop mobilisée pour l’exécution de tâches administratives, ce qui limite leurs possibilités de se concentrer sur leurs propres missions, souvent spécifiques.
Travail de quartier
Les habitants de notre pays ont besoin d'une police qui soit visible et facilement accessible. Dans ce contexte, l'appel à l'image familière de l'inspecteur de quartier - qui connaît les tenants et aboutissants du quartier et peut prendre le temps d'offrir une oreille attentive - se fait à nouveau de plus en plus vibrant. Tant au sein du commissariat de quartier qu'aux portes des écoles, au marché hebdomadaire, lors d'événements, dans les lieux de grande affluence, dans les établissements horeca, lors de réunions de comités de quartier, dans les associations locales...
En outre, les inspecteurs de quartier sont les yeux et les oreilles des services de recherche. Ils disposent de nombreuses informations et renseignements utiles qui peuvent aider à faire progresser les enquêtes judiciaires.
La ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden, et le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, approuvent les principes de base existants du travail de quartier : visibilité, accessibilité et disponibilité. Par ailleurs, la nouvelle circulaire doit fournir un cadre permettant de réagir aux évolutions rapides de la société et à la diversification et la complexité croissantes des tâches de l'inspecteur de quartier.
Capacité
La circulaire stipule qu'au minimum 15% de la capacité opérationnelle annuelle de chaque zone de police devrait idéalement être consacrée au travail de quartier pour pouvoir répondre pleinement aux besoins existants. Par ailleurs, la fonction d'inspecteur de quartier doit être organisée de façon à ce que 75% de son temps de travail soit consacré à des missions de proximité spécifiques sur le terrain. Cela doit directement contribuer à la sécurité et à viabilité dans les quartiers, ainsi qu'au développement des connaissances relatives aux différents aspects sociaux du quartier. Il importe également d'établir et de maintenir des partenariats à cet égard, par exemple avec des associations de quartier, des travailleurs de rue et des représentants des communautés.
Digitalisation
La digitalisation de notre société est une réalité et elle entraîne de nombreux défis pour nos services de police. La poursuite du développement du travail de quartier requiert dès lors aussi une digitalisation poussée. Actuellement, la police bénéficie déjà de toute une série de possibilités pour entrer en contact avec les habitants et de nombreuses zones de police les exploitent de manière optimale. Or, la ministre Verlinden souhaite que les zones de police locale réfléchissent activement à la façon dont elles peuvent miser encore plus, et de préférence de manière innovante, sur le lien avec les habitants. À cet effet, elle a lancé en mars de cette année des projets de subventions pour des initiatives innovantes en matière de police de proximité, auxquelles les zones de police locale ont pu s'inscrire, pour un montant total d'1,5 million d'euros.
“Nous avons fixé un certain nombre de conditions que nous souhaitons utiliser comme base pour orienter les projets dans une direction claire. Nous sommes en effet à la recherche de propositions innovantes qui ont un impact direct sur les personnes ayant des difficultés à entrer en contact avec la police. Parallèlement, nous souhaitons garantir que les projets sélectionnés seront, à terme, ancrés de façon permanente dans le fonctionnement des zones de police. Par ailleurs, nous entendons aussi, au travers de cet appel à projets, encourager la coopération entre les différentes zones de police, mais aussi avec d'autres métiers de la sécurité et services partenaires”, a déclaré la ministre Verlinden à ce sujet.
Les inscriptions ont entretemps été clôturées, 24 zones de police locale ont introduit une proposition de projet. Ces propositions sont actuellement examinées.
Création d'une sous-commission ‘travail de quartier’
La circulaire, qui a été élaborée dans le cadre d'une collaboration entre plusieurs corps de police locale, prévoit la création d'une sous-commission ‘travail de quartier’ au sein de la Commission permanente de la Police locale. La sous-commission sera chargée du suivi de la mise en œuvre de la circulaire et elle continuera d’œuvrer à son optimisation et à la diffusion de bonnes pratiques aux différents corps locaux.
La ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden: « À travers cette circulaire, nous nous engageons pleinement en faveur d'une police de proximité et soulignons le rôle essentiel des services de quartier et des inspecteurs de quartier, de même que le rôle qui leur est attribué par les pouvoirs locaux et les directions des corps de police. Il est en outre très important d'accorder à l'inspecteur de quartier la reconnaissance qu'il mérite, précisément parce qu'il représente la pierre angulaire et l'acteur central dans le lien entre la police et les habitants. Nous souhaitons y apporter notre contribution, entre autres par le biais d'une journée nationale sur le travail de quartier, la mise en place de campagnes de communication internes et externes, des formations plus nombreuses et plus poussées ainsi qu'un suivi global de la Commission permanente de la Police locale. »
Le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt : « Les inspecteurs de quartier sont des maillons très importants dans la lutte contre la criminalité organisée. Ils sont les sentinelles de la société et perçoivent souvent les premiers signaux de la criminalité déstabilisante. Il est donc important que la fonction soit revalorisée et que l'inspecteur de quartier puisse à nouveau sortir davantage dans les rues et rencontrer les gens, au lieu de faire beaucoup de travail administratif. C'est l'un des objectifs de cette nouvelle circulaire. »
Vous pouvez lire la circulaire ici :
circulaire.pdf