Communiqué de presse

Agrandissement des zones de police et modernisation de l’enseignement policier

La réforme de l’organisation de la police dans notre pays a plus de vingt ans. Depuis, la société a considérablement changé. La police se doit par conséquent d’évoluer avec son temps. La ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden veut dès lors préparer la police aux défis de demain. « Le modèle d'une Police Intégrée, structurée à deux niveaux – Police Fédérale et Police Locale – doit être conservé, mais son fonctionnement peut être renforcé », a déclaré la ministre. Des zones de police locale plus grandes et un enseignement policier modernisé doivent notamment contribuer à cette évolution.

Des zones de police locale plus grandes

Notre pays compte aujourd'hui 184 zones de police locale. Les petites zones sont les plus vulnérables face à l’ensemble des défis complexes actuels. Il en résulte que la qualité des services de police peut varier d’une zone à l’autre. La ministre Annelies Verlinden entend remédier à cette situation.

Sur la base de recherches d'experts, de conclusions des États généraux de la police et d’entretiens avec des collaborateurs du terrain, elle propose d’évoluer vers des zones de police d'au moins 500 policiers opérationnels d'ici 2030, par le biais de fusions volontaires. De cette manière, notre pays comptera alors une quarantaine de zones de police.

Des zones de police plus grandes peuvent proposer une aide policière davantage spécialisée, avec des cyber-experts, des policiers formés pour aider les victimes d'abus sexuels, des enquêteurs spécialisés, ... En outre, une coopération en matière d’ICT, de politique du personnel, de logistique, de comptabilité, ... permet d’organiser plus efficacement leur fonctionnement. À l’avenir, les grandes zones pourront aussi effectuer leur propre recrutement, et ainsi pourvoir les postes plus rapidement. La fonction d'inspecteur de quartier sera revalorisée, car une police proche de la population reste essentielle.

Pour opérer efficacement les fusions dans les années à venir, une cellule d’accompagnement a été mise en place au sein du SPF Intérieur en janvier 2023.

Un enseignement policier modernisé

Le travail policier est de plus en plus complexe, si bien qu’une seule année de formation pour devenir inspecteur de police ne peut plus suffire pour acquérir toutes les compétences nécessaires. La ministre Annelies Verlinden a pour ambition d’aligner l'enseignement policier sur l'enseignement ordinaire. La formation d'inspecteur deviendra ainsi une formation de graduat, celle d’inspecteur principal une formation de bachelier et celle de commissaire une formation de master. Cette mesure améliorera non seulement la qualité du service aux citoyens, mais aussi l'attrait de la profession de policier, en donnant au diplôme davantage de valeur pour la suite de la carrière.

Dans un premier temps, la ministre lancera un projet pilote dans le cadre duquel les écoles de police et les hautes écoles pourront collaborer pour organiser une formation intégrée de qualité pour les policiers. Les matières pertinentes qui sont également enseignées dans d'autres cursus – comme la pratique judiciaire et la psychologie – pourront alors être suivies dans une haute école.

États généraux de la police

Depuis deux ans, des policiers, des experts, des partenaires-clés et des parties prenantes travaillent – à la demande de la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden – sur des recommandations pour l'avenir de la police. L'objectif ultime est de parvenir à une police plus moderne et plus dynamique, sur la base d’une approche renouvelée. Le 21 mars 2023, tous les partenaires présenteront leurs conclusions, qui serviront entre autres de base à la définition de la vision d’avenir de la police.

La mise en œuvre de la police de demain, avec des zones de police plus grandes et un enseignement de meilleure qualité, dépassera le terme de cette législature. « Cela ne doit cependant pas être une raison pour ne pas aller de l’avant dès aujourd’hui, dans l’intérêt de nos policiers. En tant que responsables politiques, nous portons une responsabilité qui va au-delà du court terme », conclut la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden.