Extension de l'alarme mobile harcèlement à Bruxelles
La police enregistre chaque année plus de 20 000 plaintes pour des faits de harcèlement. Le Gouvernement fédéral veut enrayer cette problématique, notamment avec l'alarme mobile harcèlement. En appuyant sur un bouton, les victimes peuvent appeler la police sur les lieux. Déjà présente dans les provinces de Flandre orientale et de Flandre occidentale, l'alarme mobile harcèlement est aujourd'hui étendue à la Région de Bruxelles-Capitale grâce à un investissement de la Police Fédérale. Plus tard cette année, ce dispositif sera également mis en place dans les provinces du Limbourg, d'Anvers et de Liège.
Une femme sur cinq en Belgique a déjà été confrontée à de la violence intrafamiliale, et trop d’hommes en sont également victimes. La violence intrafamiliale se manifeste sous de nombreuses formes, et le harcèlement est l'une d'entre elles. La grande majorité de ces faits sont commis par des ex-partenaires. Ils tentent désespérément de recoller les morceaux, utilisent la contrainte pour obtenir des explications ou cherchent à se venger. Trop souvent, le harcèlement s'accompagne de violences physiques.
L’alarme mobile harcèlement est un bouton physique connecté au smartphone de la victime. Lorsqu’il est pressé, il envoie immédiatement un appel à la centrale d'urgence, en précisant sa localisation. Une équipe d’intervention y est alors immédiatement dépêchée pour venir en aide à la victime. La police peut ainsi intervenir sur le champ et empêcher un drame potentiel.
La zone de police de Gand expérimente depuis 2019 un système d'alarme mobile anti-harcèlement dans le cadre d'un projet pilote. Ce système a fait l'objet d'une évaluation positive et a ensuite été étendu aux provinces de Flandre orientale et de Flandre occidentale. Jusqu'à présent, quelque 500 boutons d'alarme ont été mis à la disposition de victimes dans ces deux provinces. L'objectif final est d'étendre l'alarme mobile contre le harcèlement dans tout le pays. Le déploiement de ce dispositif aujourd'hui dans la région de Bruxelles-Capitale constitue déjà un pas dans la bonne direction. Dans les mois à venir, il sera également mis en place dans les provinces du Limbourg, d'Anvers et de Liège.
La Police Fédérale débloque un budget de près de 100 000 euros pour l'achat de 1 000 boutons d'alarme et de 400 téléphones portables. Aujourd'hui, 150 boutons d’alarme ont été remis à la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles et à la zone de police Bruxelles-Nord. Les policiers de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles ont également reçu une formation afin d’apprendre le fonctionnement de l'alarme mobile harcèlement. Une formation est également prévue pour les policiers de la zone de police Bruxelles-Nord dans le courant de ce mois.
« Grâce à cette extension, les victimes bruxelloises en possession d'une alarme mobile harcèlement peuvent désormais être assistées par simple pression sur un bouton. Le budget débloqué et les formations prévues nous rapprochent encore un peu plus d’un déploiement national. Chacun doit pouvoir se sentir en sécurité, dans les espaces publics et en particulier à la maison », a souligné la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden.
Les victimes qui souhaitent recourir à ce dispositif peuvent s'enregistrer auprès de la police sur la base d'une plainte. Après une évaluation par un magistrat du parquet, il sera examiné si l'alarme mobile contre le harcèlement est une mesure utile pour que la victime se sente plus en sécurité.
« L’alarme harcèlement est un outil puissant qui permet à la police et au parquet d’intervenir rapidement et de manière adéquate dans des situations présentant un danger de mort. Pour les victimes, elle offre une protection, une sécurité ainsi qu’une certaine tranquillité d’esprit. Le système existe déjà en Flandre orientale et en Flandre occidentale et il est positif que nous puissions maintenant le proposer à Bruxelles également. Rien qu'à Gand, où le projet a été lancé, la police a déjà pu intervenir à temps et ainsi éviter des tragédies dans plus de 30 situations présentant un danger de mort. Par exemple, la nuit de la Saint-Sylvestre, une dame a été suivie et agressée à 6 heures du matin à Gand. En appuyant sur le bouton d’alarme, la police était rapidement sur place pour intervenir et arrêter le suspect », a expliqué le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne.
« Quitter son conjoint peut entraîner des violences terribles pour certaines femmes et leurs enfants. C’est d’ailleurs le mobile de nombreux féminicides et infanticides. Je suis soulagée que cette alarme anti-harcèlement vienne renforcer l’éventail de possibilités visant à protéger les femmes bruxelloises. Je suis impatiente qu’elle soit étendue à toutes les provinces. Aucune femme ne devrait craindre pour sa vie pour avoir décidé de la direction qu’elle voulait lui donner », a déclaré la secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité Sarah Schiltz.