Les ministres discutent de sujets clés liés à la migration et à la sécurité
Les ministres des pays de l'UE, des pays associés à l'espace Schengen, des partenaires européens et des institutions se sont réunis le jeudi 25 janvier pour le Conseil informel Justice et Affaires intérieures, qui s'est concentré sur les affaires intérieures et la migration.
Lutte contre le trafic de drogue et l'utilisation abusive de l'intelligence artificielle
La ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden, a mis les efforts fournis pour lutter contre la criminalité organisée et l'utilisation malveillante de l'intelligence artificielle (IA) à l'ordre du jour.
La lutte contre la criminalité internationale organisée liée à la drogue est l'une des principales priorités de la présidence belge du Conseil de l’Union européenne. Sur la base de la feuille de route de l'UE (EU Roadmap), dix actions prioritaires ont été identifiées pour aiguiller les efforts au cours des prochains mois. L'une de ces priorités est de renforcer la résilience de nos plateformes logistiques.
Le 24 janvier, une étape importante a été franchie avec le lancement de l'Alliance portuaire européenne, un partenariat public-privé. Ce partenariat réunira les acteurs publics et privés dans nos ports afin d'identifier des solutions opérationnelles et concrètes pour empêcher les réseaux criminels d'infiltrer et d'utiliser les ports européens pour le trafic de drogue. La nécessité de poursuivre le développement et la mise en œuvre de l'approche administrative a également été discutée, qui permet aux autorités locales de prendre des mesures concrètes (telles que le refus de licences ou de permis) afin d'empêcher les réseaux de criminalité organisée d'exploiter nos structures commerciales légales et de saper l'économie légale. La prévention du recrutement de mineurs par des réseaux criminels a également été abordée. Pour protéger nos mineurs et enrayer cette tendance alarmante, il est essentiel d'investir dans des politiques et des outils efficaces de prévention de la criminalité.
Une autre discussion a porté sur les deepfakes, la désinformation, l'utilisation de l'IA par les organisations criminelles et l'impact sur les autorités chargées de faire appliquer la loi. L’IA peut être utilisée pour faire de la désinformation afin de manipuler l'opinion publique, d'ébranler la confiance dans la société et d'encourager la polarisation. L'année 2024 sera très importante car c'est une année électorale, avec un nombre record d'électeurs dans le monde entier. Cela souligne l'actualité et la pertinence du débat en cours. L'IA ne peut être utilisée comme catalyseur de la polarisation et du radicalisme.
Les discussions ont montré qu'il est nécessaire d'investir dans les bons outils et les mesures de sécurité avancées, car les cyber attaques vont devenir de plus en plus compliquées. Nos autorités chargées de faire appliquer la loi et la société dans son ensemble doivent avoir la possibilité d'acquérir les compétences nécessaires pour comprendre les possibilités, les risques et les limites de l'IA. Seulement l’éducation peut conduire à la création d'une résilience et, en fin de compte, des outils nécessaires pour lutter contre l'utilisation malveillante de l'IA.
Après la rencontre, la secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration, Nicole de Moor, a souligné que sa principale priorité était de finaliser les textes juridiques du nouveau Pacte européen sur l'asile et la migration et d'entamer le processus de mise en œuvre et d'opérationnalisation.
En effet, il est de la plus haute importance que cette réforme historique ne soit pas seulement acceptée sur papier, mais qu'elle change aussi fondamentalement la manière dont nous traitons la migration et l'asile sur le terrain. L'accord ne changera pas la situation sur le terrain dès le premier jour suivant son adoption. Pour autant, il existe une détermination à mettre en œuvre ce que nous avons décidé, et nous devons commencer à prendre des mesures concrètes dans cette direction. Les réformes permettront, à terme, une meilleure gestion de la migration.
Les ministres de la migration des Etats-membres de l’UE ont également discuté de l'avenir des réfugiés ukrainiens et des possibilités de mesures de protection temporaire complémentaires ou alternatives. La guerre est loin d'être terminée, mais selon les prévisions actuelles, la protection temporaire prendra fin en 2025. Les bons responsables politiques doivent être parés pour l'avenir. Les ministres ont rappelé leur engagement envers l'Ukraine et ses citoyens et ont souligné la nécessité d'une harmonisation européenne dans ce domaine. Ils ont convenu avec la présidence que l'adoption de 27 législations nationales différentes sur ce sujet serait contre‑productive, entraînerait des mouvements secondaires et serait source d'incertitude. La Commission et les États membres ont décidé de poursuivre cette discussion, y compris avec les autorités ukrainiennes, afin de prendre conjointement une décision dans un avenir proche.