La lutte contre la drogue s'intensifie
Le gouvernement fédéral, sous l'impulsion notamment de la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden, a consenti des investissements supplémentaires en matière de sécurité lors de cette législature. La lutte contre la criminalité internationale organisée liée à la drogue était et reste une priorité majeure à cet égard. Les investissements dans divers projets qui ont été approuvés aujourd'hui par le Conseil des ministres, constituent l'un des moyens de renforcer sensiblement la lutte contre le trafic de drogue, la violence liée à la drogue et les problèmes de toxicomanie.
En octobre 2023, le Conseil des ministres a décidé d'accorder des moyens supplémentaires à la lutte contre la drogue. Les ministres de l'Intérieur, de la Justice, des Finances et de la Santé publique ont déterminé en concertation les principes de répartition de ces moyens. Dix millions d'euros sont ainsi prévus pour 2024, et cinq millions d'euros par an à partir de 2025. Le commissariat national aux drogues a par ailleurs été chargé de recueillir les propositions de projets des différents services publics fédéraux (SPF) relevant de la compétence des ministres précités. La Police Intégrée, l'Institut national de criminalistique et de criminologie, la Sûreté de l'État, les Douanes et Accises et les autorités judiciaires pourront également faire usage de ces moyens.
Principe Follow the money
« Pour toucher les narcotrafiquants et avoir un impact sur leurs activités, nous devons nous en prendre à leur portefeuille », a déclaré la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden. « Nous devons donc continuer à lutter contre le blanchiment d'argent et la corruption, et nous engager à confisquer leurs fonds et autres avantages patrimoniaux illégaux. L’argent saisi peut ensuite être utilisé par les autorités pour financer la lutte contre la drogue. Avec le principe 'Follow the money', nous optons donc résolument pour un meilleur retour sur investissement », poursuit la ministre Verlinden.
Ces ressources supplémentaires permettront dès lors d'investir dans le domaine de la technologie pour la Police Judiciaire Fédérale, comme des licences pour des logiciels spécifiques et un environnement informatique amélioré et plus moderne. Aujourd'hui, les enquêtes spécialisées se déroulent en effet également dans le monde virtuel et se concentrent aussi sur les monnaies virtuelles qui circulent au sein des organisations criminelles, telles que les bitcoins.
Des moyens supplémentaires seront également libérés pour l'achat de logiciels permettant une analyse plus rapide et plus efficace des images vidéo et le décryptage ainsi que la lecture des supports de communication et de données, de même qu'un examen plus efficace des informations obtenues.
Afin de soutenir les zones de police locale, de coordonner les initiatives et d'échanger de bonnes pratiques en matière de lutte contre la drogue, une fonction de liaison sera instaurée au sein de la Commission permanente de la Police locale, à laquelle les zones pourront adresser toutes leurs questions. De son côté, la Police Fédérale achètera du matériel de détection pour soutenir les zones de police locale. Détecter les drogues, les mesurer avec précision et les identifier, est particulièrement important lorsqu'il s'agit de démanteler des laboratoires de drogues synthétiques, des entrepôts, des décharges sauvages de déchets de production ou encore des plantations de cannabis.
Des ports sûrs
« Les criminels empruntent toujours la voie qui comporte le moins de risques. Nous avons pris de nombreuses mesures dans le port d'Anvers et devons donc veiller à ce qu’elles ne créent pas un effet de vase communicant », a déclaré la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden. « C'est pourquoi nous devons également instaurer sans plus attendre des mesures de sécurité dans les autres ports de marchandises moins bien sécurisés, et même dans les ports de plaisance. Nous remarquons aussi que des criminels empruntent à nouveau d'anciens itinéraires de contrebande et que des bateaux de pêche sont utilisés pour récupérer la drogue jetée en mer par des porte-conteneurs avant leur arrivée au port d'Anvers. Nous devons donc rester vigilants et lutter sur tous les fronts », ajoute la ministre Verlinden.
C'est pourquoi le fonds drogue se concentre sur la résilience des plateformes logistiques de notre pays. Une étude sera menée sur la mise en œuvre de mesures de contrôle et de sécurité dans les ports (de plaisance) de Gand, Bruxelles, Limbourg et Liège. L'aéroport de Gosselies fera également l'objet d'une étude similaire.
Il s’avère en outre que les criminels sont prêts à tout pour récupérer les drogues saisies et qu'ils n'hésitent pas à recourir à la violence. Des investissements seront donc réalisés dans la technologie de détection des ‘trackers’ dissimulés dans les conteneurs. Les organisations criminelles cachent en effet de tels dispositifs dans les cargaisons afin de suivre le trajet des conteneurs.
Approche en chaîne
Outre les investissements et les enquêtes susmentionnés, des efforts sont également déployés dans les domaines de la Justice, des Finances et de la Santé publique. Il s'agit notamment de renforcer les parquets, d'investir dans la sécurisation des transports de drogues saisies par les douanes, de doter l'Inspection spéciale des Impôts (ISI) de moyens pour l'exploitation et l'analyse des données financières, de déployer des magistrats de liaison temporaires à l'étranger et d'accroître l'accessibilité des soins de santé pour les personnes souffrant d'un problème de dépendance. La coopération entre la police et les services de santé mentale sera également développée, de même que l'élaboration d'une politique de santé pour les festivals et autres événements.
Enfin, le suivi et la cartographie doivent permettre au commissariat national aux drogues de disposer d'une représentation en temps réel de toutes les informations actuelles disponibles, à l'instar du modèle américain. Il peut s'agir de recenser les cas d'overdose ou de collecter des données sur les incidents, par exemple les incidents violents, afin de mieux cibler la prévention et l'atténuation des dommages.
Annelies Verlinden, ministre de l'Intérieur : « C'est un combat difficile, mais ces projets nous permettent de passer à la vitesse supérieure dans notre lutte contre la drogue et ses nombreux effets néfastes. L'impact du trafic de drogue sur notre société, tant en termes de sécurité que de déstabilisation de notre économie et de nos soins de santé, est si important que des mesures décisives s’imposaient. Les projets approuvés par le Conseil des ministres aujourd'hui privilégient une approche en chaîne. Et c'est la voie à suivre. Nous devons coopérer et mener ce combat sur tous les fronts pour traiter efficacement les nombreux problèmes liés à la drogue. »