Concertation entre la ministre Verlinden et les organisations syndicales

Bruxelles, 28-03-2025 

Hier soir, une grève de 24 heures a débuté dans les prisons en protestation contre les agressions envers le personnel pénitentiaire. Plusieurs membres des syndicats se sont réunis devant le bâtiment du cabinet de la ministre de la Justice, Annelies Verlinden. Après plusieurs concertations préalables, la ministre Verlinden a rencontré aujourd'hui des représentants des différents syndicats.

La recrudescence des faits de violence et des menaces à l'encontre du personnel pénitentiaire, y compris dans la sphère privée, est une préoccupation majeure de la ministre Verlinden, qu’elle souhaite traiter en priorité. La ministre Verlinden entend se concentrer sur des mesures combinant prévention, suivi psychosocial, protection et répression, dans le but de créer des conditions de travail aussi sûres que possible pour tous les collaborateurs.    

Phénomène 

Il est clair que la problématique de la surpopulation carcérale empêche la mise en place d'une politique de détention humaine et a des répercussions tant sur les collaborateurs que sur les détenus. Les conditions de travail et de vie contribuent aux frustrations et aux actes de violence. C’est pour cette raison, et pour mettre fin à l'impunité, que la ministre Verlinden travaille depuis son entrée en fonction sur des mesures visant à remédier à la surpopulation. Ces mesures sont actuellement en discussion au sein du gouvernement.  

Outre les incidents violents dans les prisons, le phénomène des menaces proférées à l'encontre des agents pénitentiaires et autres membres du personnel pénitentiaire dans la sphère privée est également un sujet de préoccupation majeur. Ces incidents trouvent souvent leur origine dans la criminalité liée à la drogue. Trop souvent, les narcotrafiquants peuvent poursuivre leurs activités depuis leurs cellules. Les détenus et le personnel sont mis sous pression et menacés pour qu'ils se livrent à des activités criminelles. Ils font également l'objet de pressions dans le cadre d'actes de vengeance dans leur vie privée.  

Lors de la concertation, les syndicats ont réclamé à la ministre Verlinden des actions concrètes pour contribuer à réduire la violence et à créer un environnement plus sûr. Que ce soit sur le lieu de travail ou à la maison. 

Mesures

Lors de l’entretien, la ministre Verlinden a annoncé que des moyens seront dégagés pour lancer ou mettre en œuvre une série de mesures très concrètes, notamment :

  • une sécurité accrue dans les infrastructures de détention en prévoyant des cellules sécurisées pour les détenus les plus agressifs, l'objectif étant d'augmenter le nombre de cellules de sécurité d'année en année ;
  • l’achat d'équipements permettant des contrôles plus ciblés pour détecter la présence de téléphones portables, de traceurs et de drones, la formation de chiens détecteurs de matériel IT au sein de la Direction de l’appui canin de la Police Fédérale et le déploiement de dispositifs de brouillage des signaux de téléphonie mobile ;
  • le projet « drone-in-a-box » qui sera testé dans la prison d'Anvers sera aussi étendu à d'autres prisons pour assurer une meilleure sécurisation des environs immédiats de la prison grâce à l'utilisation de drones ;
  • une traçabilité limitée grâce à la modification des informations personnelles visibles sur les badges d'identification des collaborateurs ;
  • la formation des membres du personnel à l'utilisation des nouveaux équipements. 
     

Annelies Verlinden, ministre de la Justice : « La surpopulation, la présence de détenus agressifs, les 1000 détenus dans les prisons qui ont besoin de soins spécialisés ou encore le trafic et la consommation de stupéfiants sont autant de problèmes qui empêchent une politique de détention humaine. Aujourd'hui, j'ai écouté très attentivement les besoins des organisations professionnelles. Avec les mesures annoncées, nous voulons répondre rapidement à certaines préoccupations tout à fait légitimes, en attendant de nouvelles discussions au sein du gouvernement. »