Une task force fédérale pour encadrer le démantèlement des centrales nucléaires
Le vice-premier ministre et ministre de l’Economie et du Travail Pierre-Yves Dermagne, la ministre de l'Énergie Tinne Van der Straeten et la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden, mettent en place une task force commune pour accompagner le démantèlement des centrales nucléaires. Pour rappel, au moins cinq des sept centrales nucléaires belges doivent être fermées pour 2025. La fermeture de la première centrale est prévue pour le 1er octobre 2022. Après adoption d'un plan pour la sécurité d'approvisionnement, la task force veillera à ce que le démantèlement soit une réussite économique.
« Le démantèlement des centrales nucléaires nécessite une préparation adéquate, en collaboration avec tous les acteurs concernés. Aujourd'hui, nous nous engageons à faire en sorte que cet important projet se déroule de manière coordonnée, sûre et responsable. En tant que ministre de l'Intérieur, je considère comme une priorité absolue que la sûreté, la sécurité et la radioprotection des personnes et de l'environnement soient toujours prioritaires, tant pendant le fonctionnement restant et l'arrêt définitif des centrales que le stockage des déchets radioactifs. L'Agence fédérale de contrôle nucléaire continuera à surveiller strictement cette situation dans le cadre de sa mission d'autorité de sûreté, aujourd'hui et à l'avenir », déclare la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden.
L'objectif de cette task force est de veiller à ce que le démantèlement des centrales nucléaires se fasse de manière sûre et socialement responsable. La préparation du démantèlement dans un environnement sûr et la gestion responsable des déchets qui en résultent sont des priorités pour ce gouvernement. Les tâches principales de la task force ont été incluses dans le mandat signé par les trois ministres le mardi 6 juillet 2021.
La task force examinera dans quelle mesure les différents projets du plan de relance européen, et en particulier les projets nucléaires - d'un montant de 60 millions d'euros dont 25 millions d'euros sont spécifiquement destinés au démantèlement - peuvent créer de nouveaux emplois dans le secteur, tant chez l'exploitant nucléaire que chez ses sous-traitants. L'objectif est également de transformer l'expertise accumulée en un produit d'exportation belge et d'orienter les employés vers des opportunités d'emploi au sein des institutions nucléaires.
En premier lieu, il appartient toutefois aux exploitants de centrales nucléaires d'engager une consultation sociale avec les représentants du personnel et de coopérer avec les autres autorités du pays.
Dans la perspective du démantèlement, les ministres ont transmis à la Chambre deux projets de loi concernant la gestion des flux de déchets radioactifs. La première loi, émanant de la ministre de l'Intérieur, clarifie le rôle de l'AFCN en tant qu'autorité de sûreté nucléaire chargée de surveiller les déchets radioactifs rejetés lors du démantèlement. Le second projet confie à l'ONDRAF, responsable des déchets, la tâche d'élaborer des critères d'acceptation des déchets en vue d'une gestion et d'un stockage sûrs.
Le coût du démantèlement des centrales nucléaires et de la gestion à long terme des déchets radioactifs, y compris le combustible nucléaire usé et les parties hautement radioactives des installations nucléaires démantelées, s'élève à 18 milliards d'euros. Au cours des décennies que prendra l'élimination, le montant augmentera, en raison de l'inflation, pour atteindre plus de 40 milliards d'euros.