Communiqué de presse

Dans sa lutte contre la criminalité grave et le terrorisme, le BelPIU couvre désormais 86% des passagers aériens

« Le coronavirus a eu un impact majeur sur les voyages internationaux, et donc aussi sur le travail du BelPIU. Cela n’a cependant pas empêché l'intense coopération des différents services de sécurité et de renseignement, qui a continué à porter ses fruits en 2020 », déclare la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden.

Contextualisation

L’Unité belge d’Informations des Passagers (BelPIU), collecte et analyse les données des passagers effectuant des voyages internationaux à partir de, vers ou via la Belgique, dans le but de lutter contre le terrorisme et la criminalité grave.

Cette unité, intégrée au Centre de Crise National (NCCN), est opérationnelle depuis le 15 janvier 2018. Elle rassemble une équipe pluridisciplinaire d’une quarantaine de collaborateurs, provenant de la Police Intégrée, de la Sûreté de l’Etat, du Service Général du Renseignement et de la Sécurité, de l’Administration Générale des Douanes et Accises et du NCCN. A côté de la mutualisation d’un même outil, cette structure favorise également la collaboration entre ces services et la coordination des actions à mener lorsqu’ils travaillent sur les mêmes individus.

Une couverture étendue, malgré la pandémie

Les mesures liées à la lutte contre le coronavirus prises en Belgique et ailleurs dans le monde, ainsi que plus généralement les conséquences de la pandémie sur le trafic international, ont bien sûr eu un impact spectaculaire sur le nombre global de voyages vers et depuis notre pays. Le volume de données analysées par le BelPIU, l’illustre bien : 8.278.013 de données-passagers ont été analysées en 2020, contre 23,5 millions en 2019.

Un nombre de données analysées qui, sans ces circonstances, aurait été bien plus élevé, sachant que par des accords de collaboration supplémentaires avec des compagnies aériennes, le BelPIU étend désormais sa couverture à 86% des passagers aériens, contre 70% en 2019.

Des résultats concrets

La réduction sans précédent des déplacements internationaux en 2020 n’a pas conduit à l’arrêt de l’utilisation du trafic aérien dans le cadre de la grande criminalité ou du terrorisme.

102 croisements positifs ont pu être réalisés entre ces données-passagers et la base de données Foreign Terrorist Fighters (FTF). Cela a mené à 45 actions sur le terrain permettant un enrichissement de dossiers ou d’enquêtes en cours.

Les croisements entre les données-passagers et la Banque de données nationale (BNG) de la Police fédérale a permis de mener 914 contrôles sur le terrain, en lien notamment avec des affaires de trafics de drogue (168), de terrorisme (159), de vols avec violence (98), de rapts parentaux (71) ou d’homicides (9 contrôles).

42 arrestations ont eu lieu dans les aéroports belges dans le cadre de dossiers de trafic d’êtres humains, 52 personnes recherchées ont été arrêtées (dont 36 voyageant au sein de l’espace Schengen).

Les Douanes, sur base des croisements avec leur base de données, ont effectué 115 contrôles sur le terrain. Dans 60% des cas, ces contrôles ont permis de constater une infraction.

A côté du croisement entre bases de données, BelPIU travaille également à l’identification de profils de voyageurs suspects. Les profils identifiés par la police fédérale, ont amené à 644 contrôles, dont 431 contrôles se sont révélés positifs. Les autres services ont également eu des résultats concluants, leur permettant soit de mener des actions spécifiques, soit d’enrichir des dossiers d’enquête en cours.

L’ensemble de ces actions a permis entre autres la saisie de 10,4kg d’extasy, 9,9kg de cocaïne, 10,8kg d’or et même de 2 oiseaux exotiques menacés d’extinction.

Enfin, sur le plan international, les échanges de données entre les unités Passenger Name Record (PNR) se sont renforcés. La Belgique a reçu 244 demandes de ses homologues européens. Le BelPIU a pu leur transmettre des informations utiles dans 56 cas.

Projets actuels, objectifs futurs

Le BelPIU est un véritable précurseur en Europe. A la tête du groupe de travail européen PNR depuis deux ans, il participe également à de nombreux ateliers et conférences pour partager son expérience.

Outre son travail dans le domaine PNR aérien, le BelPIU travaille sur le développement de ses connexions avec les transporteurs des secteurs des bus et des trains grande vitesse internationaux. Deux projets pilotes sont prévus dans ce sens et lui permettront d’être pionnier dans ces domaines en Europe.

Dans les années à venir, le BelPIU évoluera vers un Travel Intelligence Center. La loi PNR, évaluée actuellement, sera optimisée pour fin 2021; des synergies avec d’autres projets seront mises en place, notamment dans le cadre du projet ETIAS qui vise à créer une nouvelle unité nationale pour traiter les demandes d’autorisation de voyage des citoyens des états tiers exemptés de visa (similaire à l’ESTA américain).